Critique de « Captain America: Civil War » (2016) – Overdose de super-héros.
Overdose de super-héros Captain America: Civil War Marvel et Disney entamaient en avril 2016 la
Les génies de la lampe
Au milieu des années 90, nous découvrions de nos yeux ébahis un nouveau long métrage d’animation signé Disney : « Toy Story ». Ce dernier était différent de ce à quoi nous avait habitué la firme aux grandes oreilles jusque-là, et pour cause, ce dernier était entièrement réalisé en image de synthèse et non plus en animation classique. Ce nouveau projet était le fruit d’une collaboration avec une société encore inconnue à l’époque… Les studios Pixar.
Avec des histoires toujours bien ficelées et des thématiques ancrées dans la réalité, comme le développement personnel ou la famille, les films Pixar se démarquent des grands classiques de Disney pour le succès qu’on lui connaît. Depuis la sortie de son premier long métrage et la création de l’Oscar du « meilleur film d’animation » en 2002, onze Pixar ont été nommés à ce prestigieux prix pour dix récompenses, rien que ça.
Un succès sur lequel nous avons décidé de revenir en vous proposant notre classement subjectif de l’univers Pixar et sa galerie de personnages haut en couleur. Un top où on retrouve nos amis Woody, Buzz, Sulli, Bob, Marin, Dory, Rémy, Carl Fredricksen et bien d’autres encore.
Fondée en 1979 sous le nom de Graphics Group, elle fut dans un premier temps une filiale informatique de Lucasfilm, la Computer Division. D’abord créée comme un laboratoire de recherche, elle initia de nombreuses techniques de graphismes par ordinateur qui sont désormais tenues pour acquises et travailla sur un film expérimental intitulé « The Works ».
Elle permit aux animateurs de Lucasfilm, habitués à l’animation traditionnelle d’utiliser l’animation par ordinateur avec un minimum de formation. L’équipe commença ainsi à travailler sur des séquences de film produites par la société de George Lucas en association avec Industrial Light & Magic pour les effets spéciaux.
Après des années de travail, et des travaux sur des films comme « Star Trek II : La Colère de Khan » et « Le Secret de la pyramide », elle fut rachetée par Steve Jobs en 1986, après que ce dernier eu claqué la porte d’Apple. Il déboursa 5 millions de dollars pour s’offrir ce service graphique et sauva par la même occasion Lucasfilm ; mis à mal par le divorce de Lucas et le désastre de « Howard… une nouvelle race de héros » au box-office ; de la faillite.
Au même moment, la nouvelle acquisition du fondateur de la marque à la pomme change de nom et devient Pixar. Si elle portait déjà le même sobriquet qu’à l’heure actuelle, on était encore loin des grands succès en salle. En effet, Pixar se spécialisait alors dans la production de matériel informatique haut de gamme dont le produit principal était le Pixar Image Computer, un système essentiellement vendu à des organismes gouvernementaux et au secteur médical, bien que l’un des principaux acheteurs était… Disney.
Mais face au succès plus que dérisoire de ses ordinateurs et les faibles ventes qui risquaient de mettre la société en péril, l’entreprise chercha à se diversifier. Par l’intermédiaire d’un de ses employés John Lasseter, qui avait pendant longtemps créé de courtes démonstrations d’animation telles que « Luxo Jr. » pour montrer les capacités de l’appareil, elle revint à ses premières amours, l’animation.
Le département animation fut alors fondé par Lasseter et se mit à produire des spot publicitaires animées créée par ordinateur pour des entreprises extérieures. Avec des techniques toujours plus perfectionnées, Pixar connu pour la première fois le succès avec des publicités pour des marques telles que Tropicana, Listerine et Life Savers.
Ces premiers succès ont coïncidé à un rapprochement avec Walt Disney Feature Animation, l’un des studios phares de l’entreprise aux grandes oreilles. Une fructueuse collaboration va voit alors le jour entre les deux entités jusqu’à l’acquisition totale de Pixar par Disney en 2006.
Entre temps, les deux société s’étaient déjà engagées l’une envers l’autre ; en mai 1991, après de nombreux licenciements dans son département informatique, Pixar signe un contrat de 26 millions de dollars avec Disney pour produire trois longs métrages d’animation. C’est ainsi qu’en 1995 sorti « Toy Story » dont l’incroyable succès poussa les décideurs de chez Disney à signer un nouveau contrat pour cinq films supplémentaires étalés sur dix années et à racheter 5 % du capital de Pixar.
Ce nouvel accord permit au studio à la lampe d’emménager dans des nouveaux locaux et de connaître un réel essor. En 1998, son second film « 1001 Pattes » sorti en salles, suivi l’année suivante de la suite des aventures de Woody et Buzz l’Eclair avec « Toy Story 2 ».
Les studios Pixar étaient lancés sur la route du succès et cela fait désormais 25 longues années qu’ils séduisent le public avec des productions dont la qualité ne cesse de croître et des histoires drôles et touchantes qui plaisent aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Cela méritait bien qu’on s’y attarde avec ce top 10.
Le top 10 de la rédaction :
10. « Vice-Versa » (2015) de Pete Docter et Ronnie Del Carmen :
Avec son quinzième long métrage signé Pete Docter, Pixar redressait la barre avec panache après quelques productions mi-figue, mi-raisin (« Rebelle », « Cars 2 ») et revenait à ce qu’il sait faire de mieux avec une histoire originale ancrée dans la réalité.
« Vice-Versa » plonge le spectateur dans les méandres de la psychologie humaine, nos émotions en particulier. Celles-ci se matérialisent sous la forme de cinq petites créatures vivant dans l’esprit de la jeune Riley, en proie à de grands chamboulements à l’aube de l’adolescence.
Une fable magnifique et subtile sur l’évolution d’un enfant à travers la vie, naviguant entre humour, drame et aventure.
Un film touchant et intelligent qui parle autant aux enfants qu’à leurs parents.
9. « Coco » (2017) de Lee Unkrich et Adrian Molina :
Évoquer le deuil dans un film destiné principalement aux enfants, voici le tour de force de « Coco ». S’inspirant du « jour des morts », grande fête traditionnelle mexicaine durant laquelle les familles rendent hommage à leurs défunts, il s’érige comme un film sur l’amour de la famille, sur le souvenir de nos absents, partis depuis plus ou moins longtemps.
Une œuvre poignante oscillant avec justesse entre humour et mélancolie, le tout magnifié par un univers vivant et coloré où le royaume des morts est aussi accueillant que celui des vivants.
Un voyage réussi au pays de nos ancêtres.
8. « Les Indestructibles » (2004) de Brad Bird :
Les super-héros ont toujours eu la côte auprès du grand public ainsi qu’une place de choix au Box-Office, il était logique de voir Disney s’attaquer à ce genre. C’est ainsi que la famille « Indestructible » débarquait sur nos écrans avec un style ultra référencé qui évite pourtant l’écueil du déjà-vu.
Pour la première fois, les humains étaient au cœur d’un Pixar, il fallait donc refléter les expressions et gestuelles de la manière la plus réaliste possible. Ce fut encore une réussite pour les studios grâce à un scénario bien ficelé où s’enchaînent des aventures trépidantes entre film d’action et satire familiale. Un incontournable qui aura connu une suite moins réussie en 2018.
7. « Toy Story 3 » (2010) de Lee Unkrich :
On dit souvent que les suites de films n’atteignent jamais le niveau de l’œuvre originale. Lorsque fut annoncé un troisième opus de « Toy Story », la crainte d’un échec était palpable et pourtant… il s’agit d’une réussite, certains le considérant même comme le meilleur de la saga.
Il faut dire que les scénaristes ont de la suite dans les idées avec une histoire qui brasse large avec des thèmes qui parlent à tous comme la peur de l’abandon qui en est l’élément central, avec le départ d’Andy à l’université, mais aussi d’autres moins consensuels tels que le totalitarisme qu’incarne l’ours Lotso, véritable antagoniste de Woody.
6. « Monstres & Cie » (2001) de Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich :
Qui n’a jamais eu peur, lorsqu’il était enfant, de trouver un monstre caché sous son lit ou dans son placard ?
En partant de ce constat, le quatrième film des studios Pixar embarque le spectateur dans l’envers du décor de nos cauchemars enfantins pour nous montrer à travers Sully, terreur au cœur tendre, et son attaché de stress, Bob Razowski, le quotidien de ces monstres qui ont pour seule ressource d’énergie de leur ville, Monstropolis, les cris des enfants qu’ils effraient.
Un quotidien perturbé par une diminution des cris et par l’arrivée de Bouh, petite fille innocente qui parvient à s’introduire dans leur dimension. En plus d’être une allégorie à notre société moderne, « Monstres & Cie » est une œuvre audacieuse, entre rire, larmes et sursaut où les monstres ne sont pas ceux que l’on croit.
5. « Ratatouille » (2007) de Brad Bird et Jan Pinkava :
A n’en point douter, le meilleur Pixar depuis « Le monde de Némo », sorti quatre ans plus tôt. Avec cette histoire invraisemblable de Rémy, un rat d’égout caressant le doux rêve de devenir cuistot, les studios ; qui venaient d’être acquis totalement par Disney ; ont à nouveau eu le nez creux en nous servant un menu trois étoiles que n’aurait pas renié Philippe Etchebest.
Sans avoir l’air d’y toucher, « Ratatouille » est un plat assez riche : une ode à la persévérance et au dépassement de soi accompagnée d’une sauce qui sent bon l’amitié, le tout saupoudré d’une tirade sur la malbouffe. Et en guise de dessert des plans virtuoses et ingénieux. Une recettes bien ficelée et une véritable déclaration d’amour à la gastronomie.
4. « Wall-E » (2008) d’Andrew Stanton :
Sans doute le Pixar qui parle le plus à un public adulte avec un propos encore jamais vu dans le giron de Disney. Derrière les grands yeux de ce sympathique petit robot se cache un message politique et surtout écologique, le long métrage nous présente une Terre que ses habitants ont fini par délaisser après en avoir fait un véritable dépotoir.
Ce qui frappe avec « Wall-E », c’est l’humanité qu’incarne ce robot tandis que les humains en sont dépourvus, définit comme des êtres despotiques, fainéants et imbus d’eux-mêmes, comme une caricature de la société de consommation qu’ils représentent. En mêlant magnificence technique, propos sociétal percutant et dramatisation émouvante, « Wall-E » ne peut laisser personne insensible.
3. « Le Monde de Némo » (2003) d’Andrew Stanton et Lee Unkrich :
Plongée dans l’univers coloré et irrésistible des fonds marins et ses décors époustouflants, parfois enivrants avec cette cinquième production des studios Pixar. Sans être révolutionnaire « Le Monde de Némo » a le mérite de s’éloigner des buddy-movies qui étaient de rigueur jusque-là pour nous proposer une histoire sensiblement différent des précédents.
Un récit plus terre à terre (même en étant sous l’eau) et dramatique, celle de Némo, intrépide petit poisson-clown à la nageoire atrophiée et de son père, Marin, ultra-protecteur avec le seul être cher qui lui reste. Une aventure initiatique qui emmène ce dernier de la barrière de corail jusqu’à Sidney à la recherche de son fils.
Mais si le film a connu un tel succès, il le doit à une bonne dose d’humour, incarné par Dory, l’amnésique poisson-chirurgien qui accompagne Marin ainsi que par une galerie de personnage savoureux. Premier film d’animation Pixar auréolé d’un Oscar, « Le Monde de Némo » est une totale réussite.
2. « Là-haut » (2009) de Pete Docter et Bob Peterson :
Premier film d’animation à faire l’ouverture du Festival de Cannes, « Là-Haut » a ému la croisette et le monde entier. L’un des Pixar les plus aboutis jusqu’alors, épique, profond et doté d’un duo truculent. Il atteint des sommets de maîtrise pour un film d’animation, donnant parfois l’impression d’être face à des prises de vue réelles, avec notamment des paysages d’une rare beauté.
Une œuvre en deux temps avec une ouverture où l’émotion est à son paroxysme avant de laisser place à l’aventure. Comment oublier cette séquence d’anthologie retraçant la vie de ce cher Carl Fredricksen, vieux bonhomme aussi grincheux qu’attachant bien décidé à mettre un coup de pied à la fatalité de la vieillesse.
A l’instar du film, il prend ensuite son envol accompagné malgré lui par Russel, jeune scout un brin collant dont la naïveté apporte une bonne dose d’humour à l’ensemble. Un film complet dont la tendresse n’a d’égal que son dynamisme, encore un coup de maître signé Pixar.
1. « Toy Story » (1995) de John Lasseter :
Véritable révolution dans l’histoire du cinéma, le premier long métrage des studios Pixar marque l’avènement de la technologie 3D dans le domaine de l’animation. Entièrement réalisé par ordinateur, « Toy Story » repousse à l’époque les limites du possible.
Mais il serait réducteur de s’arrêter à ces simples faits d’armes tant il déborde de qualité. Au-delà de l’aspect technique, il pullule de qualités à commencer par un scénario de haut-vol. Donner vie à nos jouets préférés, c’est l’idée de génie des studios Disney pour leur première collaboration avec Pixar.
A travers Monsieur Patate, le chien Zig-zag Rex le dinosaure mais surtout le cow-boy Woody, jouet préféré du jeune Andy (à qui Tom Hanks prête sa voix), on découvre une communauté soudée chamboulée par l’arrivée de Buzz l’éclair et la crainte pour Woody d’être détrôné par ce dernier.
A ce titre, « Toy Story » retranscrit parfaitement la dynamique de groupe entre solidarité, jalousie et lutte de pouvoir. Mais il s’agit surtout d’une ode à l’amitié et à la vie en société. Un film divertissant, plein d’humour mais tout aussi pertinent dont Pixar a le secret. Un chef-d’œuvre !
Mentions très bien :
Depuis maintenant un quart de siècle, les studios Pixar nous enchantent par leur créativité sans limite tant sur le plan technique que scénaristique. A travers une galerie de personnages aussi drôles qu’attachants, ils nous embarquent dans des aventures passionnantes et savoureuse dans un univers riche et coloré qui oscille avec brio entre réalité et imaginaire.
Par le biais de ses œuvres, Pixar aborde avec une intelligence rare des sujets qui parlent à chacun d’entre nous. Du petit enfant insouciant et rêveur à l’adulte mature et réfléchit, en passant par l’ado incompris, personne ne peut rester insensible face à tant de génie. Le petit frère de Disney a de la suite dans les idées, allant jusqu’à surpasser son aîné.
Avec Pixar, l’avenir de l’animation est assuré, la sortie très attendue de son dernier né « Soul », prévu pour fin juin (à condition que les salles rouvrent), en atteste.
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Damien Monami – Le 19 mai 2020
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