« My name is SeanSir Sean ! »

Sean Connery

Un regard sombre et lointain, du charme et de la nonchalance, du charisme, une aura indéniable et un timbre de voix inimitable.  Sean Connery est une légende du cinéma grâce à son interprétation du célèbre agent secret de sa Majesté, Bond… James Bond.

L’acteur écossais s’est ensuite distingué dans un certain nombre de films importants, il a tourné pour les plus grands, que ce soit Lumet, Spielberg, Boorman, Hitchcock, Hutson, ou encore De Palma, McTiernan et Annaud. Oscarisé pour sa performance remarquable dans « Les Incorruptibles », le grand Sean coule une retraite paisible entamée en 2003, agrémentée de parties de golf, de soutien à l’indépendance écossaise et de l’aide aux enfants en difficultés.

Avec plus de septante films à son actif, Sean Connery est une légende incontestable du Septième Art qu’il est temps de découvrir.

Photo by: Matt Sayles/ ©ASSOCIATED PRESS
  • La dépression écossaise :

Thomas Sean Connery naquit, sujet de sa gracieuse majesté, le 25 août 1930 à Edimbourg dans une famille très modeste au cœur d’un pays qui n’a rien de l’endroit idéal. Notre jeune écossais apprend très jeune la valeur de l’argent et se mit à travailler dès ses huit ans pour aider ses parents après la naissance de son petit frère Neil. Il enchaîne ainsi les petits boulots comme livreur, apprenti boucher, vernisseur de cercueils. Il arrêta finalement ses études à dix-sept ans pour s’engager dans la marine britannique.

© dpa
  • Musculation et début artistique :

Au bout de trois ans il est démobilisé suite à un ulcère ; le destin lui offre enfin une occasion, en 1950. John Hogg, qu’il vient de rencontrer, lui fait découvrir le King’s Theatre. Ce monde le fascine. Sean Connery décide alors de se sculpter une silhouette et s’inscrit dans un club de musculation. il s’adonne au culturisme et décroche, rien de moins que le deuxième accessit de Monsieur Univers. Un autre culturiste l’incite à auditionner pour décrocher un rôle au théâtre dans la pièce « South Pacific ». Il obtient ainsi plusieurs petits rôles au théâtre et parvient lentement à se faire une place à la télévision.

La chance lui sourit en 1957 quand, bénéficiant d’un heureux hasard de circonstances, il remplace au pied levé le premier rôle dans des téléfilms de Terence Young (une rencontre importantissime pour la suite) intitulé « Requiem for a Heavyweight ».

© 20thCentFox/Courtesy Everett Collection

Il lui faudra attendre 1961 pour se faire remarquer dans « Anna Karenine » produit par la BBC, où il donne la réplique à Claire Bloom et dans « Le Jour le plus long », film de guerre au casting impressionnant (Paul Anka, Arletty, Bourvil, Richard Burton, Henry Fonda, Robert Mitchum, Robert Ryan et John Wayne) et qui, à l’instar de Sean Connery, fut l’un des premiers films de Clint Eastwood.

C’est le début d’une impressionnante carrière riche de 70 films en presque 50 ans d’activité dont des succès mondiaux parmi lesquels : « Le Jour le plus long », « Un pont trop loin », « Pas de printemps pour Marnie », « Le crime de l’Orient-Express », « Le nom de la rose », « Highlander », « Les Incorruptibles », « A la poursuite d’Octobre Rouge », « Lancelot », « Rock », « Haute Voltige », « A la rencontre de Forrester » et couronnée de 26 récompenses dont un Oscar et de trois Golden Globes.

(Photo by John Barr/Liaison)
  • « My Name is Bond… James Bond » :

Lorsque Albert R. Broccoli adapte à l’écran les aventures de l’agent 007, alias James Bond, imaginé par le romancier Ian Fleming ; un grand casting est mis sur pied afin de dénicher le héros. Sean Connery est face à 600 concurrents, parmi lesquels des acteurs renommés comme David Niven ou Cary Grant (qui a les faveurs du romancier). Quand il l’auditionne, fin 1961, Broccoli dit oui impressionné par le physique et la prestance du jeune écossais. Fleming ne veut même pas l’envisager car il estime que Sean Connery possède un physique de docker et n’a pas l’étoffe d’un gentleman. Assis devant la table, Sean Connery écoute les deux hommes parler. Il s’impatiente. La légende dit que l’Ecossais aurait perdu son calme et aurait fait plier le destin en tapant du poing sur la table. Les deux hommes comprennent qu’ils ont devant eux toute l’inflexible volonté de James Bond.

En 1962, c’est donc lui qui enfile pour la première fois le costume du célèbre espion dans « James Bond contre Dr No. » de Terence Young. Payé 16 500 dollars pour cette petite production risqué, le succès est tel que dès l’année suivante, il récidive pour « Bons baisers de Russie » à nouveau de Terence Young et continue à enchaîner les Vodka-Martini dans le mythique « Goldfinger » de Guy Hamilton en 1964 puis « Opération Tonnerre » de Terence Young en 1965 et « On ne vit que deux fois » de Lewis Gilbert en 1967. Grâce à ce qu’on nomme aujourd’hui une franchise, Sean Connery est désormais l’un des acteurs les plus célèbres de la planète !

Mais tout comme il avait renoncé en 1951 à une possible carrière de footballeur professionnel au prétexte qu’il avait déjà 23 ans et qu’une carrière de joueur s’arrêtait à 30 ans. Il va également tourner le dos à 007, entre autres parce qu’il en a marre des gadgets qui parsèment l’intrigue et plombent l’action. (On ne peut pas lui donner tort car c’est l’aspect le plus ringard des premiers Bond pour les générations actuelles) et aussi par crainte de rester enfermé dans un seul rôle et dans une saga dont les scénarii se ressemblent trop à son goût. L’acteur que Fleming jugeait trop musclé et trop grand pour le rôle va s’affranchir, tomber la perruque (il en a déjà une) et endosser d’autres rôles au cinéma.

  • La rançon de la gloire :

Il tourne pour Alfred Hitchcock « Pas de printemps pour Marnie » (1964) et pour Sidney Lumet « La Collines des hommes perdus » (1965), début de la collaboration des deux hommes puisque Connery et Lumet tourneront quatre autres films : « Le Gang Anderson » (1971), « The Offence » (1973), « Le Crime de l’Orient-Express » (1974) et « Family Business » (1989). L’après James Bond se révèle faste pour l’acteur puisque le public le retrouve en Robin de Bois dans « La Rose et la flèche » de Richard Lester (1976) avec la ravissante Audrey Hepburn. Les producteurs des James Bond  le supplient de revenir en 1971 pour « Les diamants sont éternels » de Guy Hamilton, son successeur George Lazenby n’ayant pas convaincu dans « Au Service secret de Sa Majesté » (1969), il abandonnera une nouvelle fois le rôle  au profit de Roger Moore mais fera une dernière apparition en 1983 dans « Jamais plus jamais »( le remake de « Opération Tonnerre ») mis en scène par Irvin Kershner (1983) un épisode controversé, puisqu’il n’est pas un James Bond officiel dans lequel il a enfin la chance de donner à son personnage la profondeur dont il rêvait.

Il est le Major Robert Urquhart dans le film « Un pont trop loin » de Richard Attenborough. Il y donne la réplique à rien moins que Dirk Bogarde, James Caan, Michael Caine, Elliott Gould, Gene Hackman, Anthony Hopkins, Hardy Kruger, Laurence Olivier et Robert Redford mais plus dans un rôle de faire-valoir comme celui qu’il avait dans « Le jour le plus long ».

Dans Un Pont trop loin - © 1977 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved.
  • Mentor, mentor :

Après « Bandits, bandits » de Terry Gilliam (1982) rôle accepté presque par défi, il rejoint Jean-Jacques Annaud et le jeune Christian Slater pour l’adaptation du roman de Umberto Eco  « Le Nom de la Rose » (1986), de sex-symbol dans les années 60, l’acteur va alors devenir le mentor, la figure paternelle pour bon nombre de grands acteurs dans les années 80 et 90. Une posture qu’il appréciera et qui va rencontrer un grand succès auprès du public dans des films comme « Highlander » (1986)  où il donne la réplique à Christophe Lambert.

Ensuite Brian de Palma l’incorpore dans son équipe d’Incorruptibles, emmenée par Kevin Costner entouré d’Andy Garcia, Charles Martin Smith et confronté à un Al Capone incarné par Robert De Niro, une prestation qui couronne une immense carrière enfin récompensé par son unique Oscar.

© 1986 - Twenty Century Fox

En 1989, il sera Henry Jones, le père d’Indiana (Harrison Ford) dans « Indiana Jones et la dernière croisade », troisième volet de la saga imaginée par Steven Spielberg et George Lucas. Une performance qui ne sera malheureusement pas renouvelée. Il enchaîne avec « A la poursuite d’Octobre Rouge » (1990), réalisé John McTiernan et adapté du roman éponyme de Tom Clancy. Il y incarne le commandant Marko Ramius face à Alec Baldwin, premier interprète du célèbre Jack Ryan.

En 1991, quinze ans après avoir été Robin des bois, il accepte le rôle de Richard Cœur de Lion dans « Robin des bois, prince des voleurs » de Kevin Reynolds où il retrouve Kevin Costner. La même année, il tourne dans « La Maison Russie » de Fred Schepisi puis « Highlander, le retour « de Russell Mulcahy. Les spectateurs le retrouvent ensuite à l’affiche des films « Medicine Man » de John McTiernan en1992, « Soleil Levant » de Philip Kaufman (1993), « Un Anglais sous les tropiques » de Bruce Beresford (1994).

© 1996 Hollywood Pictures Company

En 1995 il est le roi Arthur dans « Lancelot » de Jerry Zucker (1995) face à Richard Gere. « Rock. », un film musclé signé par Michael Bay (1996), grand succès à sa sortie. Il y incarne un agent secret britannique (mis au secret depuis 20 ans) qui va apporter son concours (malicieux) à Nicolas Cage afin de neutraliser Ed Harris, bien décidé à décimer la population de San Francisco. Ses rôles dans « Chapeau melon et bottes de cuir » de Jeremiah S. Chechik (1998) et « La Carte du Cœur » de Willard Carroll (1998), ne furent pas des succès et il faudra « Haute Voltige » de Jon Amiel (1999) avec Catherine Zeta-Jones pour qu’il réalise un nouveau succès public.

En 2001, le film « A la rencontre de Forrester » de Gus Van Sant lui permet une fois encore de démontrer tout son talent. « La ligue des gentlemen extraordinaires » de Stephen Norrigton (2003) sera son dernier film car y cumulant les casquettes de producteur et d’acteur, il vivra très mal cet échec et décidera dans la foulée de tirer sa révérence. Nombre de réalisateurs tenteront, en vain, de lui proposer des rôles mais l’Ecossais est obstiné et ne reviendra jamais sur sa décision.

© 2003 Twentieth Century Fox - All Rights Reserved
  • Le TOP 10 de ses meilleurs films :

Notre Top 10 des meilleures prestations de Sean Connery devait à notre avis refléter ses performances en tant que rôle principal ou tout le moins comme numéro un bis ; raisons pour lesquelles nous n’avons retenu que « les Incorruptibles » où il est un mentor dans un second rôle et pour lequel il a reçu un Oscar. Sean Connery est un acteur qui perdit ses cheveux très jeune aussi nombre de ses prestations s’accompagnent de perruques, accessoires très utiles pour habiter ses personnages ; qui ne se souvient pas de sa queue de cheval dans « Medicine man » (John McTiernan – 1992) ou de sa superbe crinière blanche dans « A la poursuite d’Octobre Rouge ». Ci-dessous neuf films  sous la direction de grands réalisateurs où ses prestations sont aux antipodes de son personnage mythique de James Bond (la saga est reprise sous un seul numéro).

10. « À la rencontre de Forrester » (2001) de Gus Van Sant :

A seize ans, Jamal Wallace est un prodige du basket-ball. Il entre par effraction dans un appartement que les rumeurs disent habité par un ermite. Un bruit et il prend ses jambes à son cou et en oublie son sac à dos contenant ses livres . L’ermite le lui rend. Mais Jamal constate que les textes qu’il a écrits ont été corrigés et commentés.
 Intrigué, il rencontre le vieil homme, qui s’avère être William Forrester, un célèbre écrivain  disparu après la publication de son premier roman. Ce romancier asocial a découvert chez Jamal un don pour l’écriture et accepte de lui enseigner en secret l’art de la plume. Au cours de ces leçons particulières, une amitié s’installe. Jamal se découvre une passion pour la littérature, mais bientôt il est amené à choisir entre poursuivre sa carrière de basketteur et se consacrer à l’écriture.

Une fois encore c’est en mentor que Sean Connery se présente dans son dernier grand film. Forrester est un personnage qui lui ressemble ; arrogant mais bienveillant, bourru mais malicieux et attachant. Il tire comme toujours son épingle du jeu grâce à son charisme monstrueux et donne une immense crédibilité à ce personnage d’écrivain retiré du monde (on pense à Salinger l’auteur de l’attrape-cœurs). Quant au jeune Rob Brown, il donne corps à ce jeune prodige écorché vif.

Photo by Columbia Pictures - © 2000 Columbia Pictures

9. « ZARDOZ » (1974) de John Boorman :

Œuvre d’anticipation adulée ou détestée, « Zardoz » écrit et réalisé par John Boorman est moins connu que « Excalibur » ou « Delivrance ». En 2293, voici 300 ans que la civilisation industrielle s’est effondrée. La Terre n’est plus qu’un vaste champ de ruines. Quelques survivants, intellectuels et savants, ont formé la communauté des Eternels. Ces immortels se sont réfugiés dans le Vortex, ils sont les gardiens de la mémoire, en partie grâce à la domination qu’ils exercent sur les Exterminateurs, une caste privilégiée. Ce nouvel équilibre social va être bouleversé lorsque Zed, un Exterminateur, décide de pénétrer chez les Éternels, défiant ainsi le dieu Zardoz

Qui aurait imaginé Sean Connery vêtu d’un slip rouge de cartouchières-bretelles assorties, d’un catogan tartare et de moustaches triomphantes, son torse velu et pourtant… Ce film d’une originalité rare, kitsch et déroutant, est servi par des acteurs talentueux. Sean Connery est une incarnation de la virilité, Charlotte Rampling rayonnante et John Alderton étonnant.

Photo by Silver Screen Collection/Getty Images - © 2011 Silver Screen Collection - Image courtesy

8. « La Colline des hommes perdus » (1965) de Sidney Lumet :

En pleine Seconde Guerre mondiale, le sergent-major Wilson dirige un camp disciplinaire en Libye et accueille cinq nouveaux prisonniers. Le terrible et cruel sergent Williams est désigné par Wilson pour faire en de vrais soldats. Sous un soleil caniculaire et face au défi d’une colline artificielle installée au milieu du camp pour les malmener, les cinq hommes vont devoir se confronter l’autoritarisme de Williams.

Porté par Sean Connery incarnant le leader d’une tenace opposition face au manque de respect pour l’Homme qui suinte par tous les pores de ce camp. Il est celui qui par sa force, son héroïsme se confronte à la lâcheté de ses tortionnaires  C’est un film emblématique du thème de l’injustice. L’injustice par le grade et la hiérarchie, l’injustice raciale, l’injustice dans les inégalités et nous ressentons  nous aussi très vite une irrésistible envie de contester devant tant de lâchetés et de mensonges.

©1965 Getty Images

7. « A la poursuite d’Octobre rouge » (1990) de John Mc Tieman :

Le réalisateur de « Predator » John McTiernan adapte le best-seller de Tom Clancy, compensant un rythme lent et une ambiance crépusculaire par une tension permanente et par un humour bienvenu avec une belle efficacité. Le regard fatigué mais déterminé d’un Sean Connery fou aux commandes d’un des plus puissants sous-marins russes jamais conçu s’invite près des côtes des USA.

Soviétiques et Américains se lancent alors à sa poursuite et tentent d’interpréter ses intentions. Ce ne sont certainement pas les personnages belliqueux qui sont les héros de ce thriller au contraire ; plus un personnage est calme, plus il est proche de l’héroïsme !

Photo by Paramount Pictures/Getty Images - © 2012 Getty Images

6. « Pas de printemps pour Marnie » (1964) de Alfred Hitchcock :

Mark Rutland (Sean Connery) sait qu’à chaque nouvel emploi Marnie Edgar (Tippi Hedren) vole ses employeurs. Intrigué par son comportement et attiré par sa fascinante beauté, il l’engage tout de même comme secrétaire-comptable dans sa maison d’édition. Un jour, la jeune femme s’enfuit avec la caisse.

Sean Connery qui ne voulait pas jouer un autre agent secret, dans un Hitchcock, comme Cary Grant dans « La mort aux trousses » demanda à pouvoir lire le scénario ce qui choqua, paraît-il, l’entourage du Maître… Sean est Mark, le patron de Marnie ; tantôt psychologue envers sa compagne, doux, charmeur et empli désir à son encontre mais Marnie a la phobie des hommes. Les surprises seront nombreuses, les acteurs tous impeccables, bien que l’accent écossais parfois très prononcé de Sean, dénote quelque peu. Tippi Hedren rejoint la  liste des héroïnes Hitchcockiennes blondes, mais sa folie intrigue.

Photo by Archive Photos/Getty Images - © 2007 Getty Images

5. « Indiana Jones et la dernière croisade » (1989) de Steven Spielberg :

En 1912 dans l’Utah, Indiana Jones, adolescent, surprend des pilleurs de trésors archéologiques avant d’être poursuivi par les trafiquants. 26 ans plus tard, Jones apprend que son père, le professeur Henry Jones (Sean Connery), parti à la recherche du Saint Graal, a disparu et il se rend alors à Venise où son père a été vu pour la dernière fois.

Le choix de la légende James Bond pour incarner le père du mythique aventurier est une trouvaille. Sean Connery apporte un humour bienvenu à ce troisième opus et ses répliques avec Indy sont aussi piquantes que marrantes, il joue aussi admirablement du décalage de son personnage avec l’action. Il y a du professeur Tournesol chez Henry Jones. Harrison Ford est toujours aussi charismatique et ses accrochages avec son père sont jubilatoires ! Bien rythmé et palpitant, ce troisième opus est très réussi et ravive les regrets de ne pas avoir pu revoir Henry dans le quatrième film d’Indiana Jones.

© 1984 Paramount Pictures

4. La saga « 007» :

Viril, charmeur et charismatique, il est parfait dans le rôle de l’espion-gentleman capable de refroidir ses ennemis d’une manière aussi efficace qu’il allume les sens des femmes, Sean Connery reste à jamais celui qui a imposé le style James Bond. Un rôle emblématique qu’il a maîtrisé avec maestria. Il est Bond à jamais pour de nombreux fans et même si certains épisodes ont vieilli, le commandeur et ses répliques restent cultes. C’est donc la saga que nous mettons à l’honneur du premier « James Bond contre Dr No. » de Terence Young. L’excellent second « Bons baisers de Russie » (Terence Young) avec Robert Shaw puis le mythique « Goldfinger » (Guy Hamilton – 1964) ; « Opération Tonnerre » et la regrettée Claudine Auger (T. Young – 1965) et le japonisant « On ne vit que deux fois » (Lewis Gilbert – 1967).

Photo: Courtesy of Aston Martin Lagonda Global Holdings plc.

3. « Les Incorruptibles» (1987) de Brian De Palma :

À Chicago durant les années trente, lors de la prohibition, Al Capone règne en maître absolu sur le réseau de vente illégale d’alcool. Décidé à mettre un terme au trafic et à confondre Al Capone, l’agent Eliot Ness recrute trois hommes de confiance, aussi intraitables que lui. Ensemble, les quatre incorruptibles partent en guerre contre le gang de Capone. Très librement inspiré des mémoires de Eliott Ness, le film explore la genèse de l’équipe formée par Ness. Il affirme littéralement Kevin Costner au rang de star  tandis que Sean Connery raflera un Oscar pour son rôle de vieux briscard.

Un très grand divertissement porté par une mise en scène sublime, des acteurs éblouissants et embelli par la mélodieuse partition d’Ennio Moricone.

© 1987 Paramount Pictures

2. « Le nom de la rose » (1986) de Jean-Jacques Annaud :

En 1327, Guillaume de Baskerville, un moine franciscain érudit et son novice Adso arrivent dans une abbaye bénédictine italienne pour enquêter sur la mort mystérieuse d’un moine. L’enquête piétine rapidement tandis que d’autres morts, toutes aussi étranges, endeuillent la communauté. Peu à peu, Guillaume acquiert la conviction que la clef du mystère se trouve dans la bibliothèque dont l’accès est réglementé.

C’est l’époque où l’Eglise, en pleine crise, se voit contester son pouvoir spirituel et temporel. C’est aussi l’apogée de l’inquisition. L’habit ne fait certes pas le moine mais Sean Connery méthodique, flegmatique et terriblement humain compose un personnage inoubliable. Slater à ses côtés est une véritable révélation. Tous les acteurs méritent d’être mentionnés tant leur prestation est convaincante quant aux dialogues ils sont très spirituels dans tous les sens du terme.

Un thriller monastique porté par la présence magnétique de l’acteur écossais, la sublime musique de James Horner et la mise en scène de son réalisateur. Brillant tout simplement !

Photo by Archive Photos/Getty Images - © 2012 Getty Images

1.« L’homme qui voulut être roi »  (1975) de John Huston :

Il était une fois un réalisateur qui rêva plus de vingt ans de porter à l’écran la nouvelle de Rudyard Kipling mais John Huston dû attendre 1975 pour trouver la paire d’acteurs capable d’incarner Daniel Dravot et Peachy Carnehan, ces deux soldats Anglais, magnifiques, pathétiques, désireux de tenter l’aventure ultime.

Michaël Caine et Sean Connery composent un des plus fantastiques binômes de l’histoire du cinéma. Ils sont ces deux âmes perdues au sein d’un Empire britannique trop riche et trop vaste. Emportés dans cette histoire fraternelle et intemporelle ; ils se rêvaient rois, Ils vont devenir des dieux. Le film n’a pas pris une ride. La mise en images les couleurs sont superbes et la musique de Maurice Jarre nous emporte. John Huston livre un film riche, inspirant ; merveilleusement décalé et magique. Une épopée fascinante, un conte philosophique…

The emptiness of our dreams!

Copyright 1975 Allied Artists Pictures Corp

Né dans un quartier populaire d’Edimbourg, Sean Connery s’est, par son charme, sa malice et cet éternel sourire accroché sur ses traits burinés par le temps, attiré les faveurs d’un large public (pas seulement féminin). Toute sa carrière il aura cherché avec un réel succès à gommer ce 007 qui lui collait à la peau. Très engagé dans l’indépendance de l’Ecosse, Sean Connery a créé la surprise lors de son anoblissement par la Reine Elizabeth II en arrivant vêtu du costume traditionnel écossais.

Retiré de la sphère publique depuis quinze ans, celui qui incarnait Bond comme personne, alliant une dureté implacable à un flegme inimitable, fête ce jour ses 90 printemps. Il nous laisse une filmographie intéressante même si elle fut vampirisée par cet homme au smoking affublé de son Walther PPK.

Gageons que Sir Sean souhaiterait à cette occasion voir son rêve d‘indépendance se réaliser lui qui y a consacré beaucoup de passion, d’argent (un comble pour un écossais) et d’énergie.

Yves Legrand – Le 25 août 2020.

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