Critique de The Nice Guys (2016)
En 2016, le roi du buddy movie, Shane Black, revenait avec une comédie policière porté par le duo Crowe – Gosling au coeur des seventies de la cité des anges.
gladiateur d’exception
À tout jamais associé à son rôle de Maximus, Russell Crowe s’est imposé depuis près d’un quart de siècle comme un des acteurs les plus en vues du cinéma mondial. Avec son charisme à toute épreuve, il a enchaîné les rôles emblématiques, passant allègrement des péplums aux blockbusters ou à des projets plus intimistes sans jamais sourciller.
De ses débuts en Australie à aujourd’hui il aura travaillé avec des personnalités de renom, on peut citer parmi tant d’autres Kevin Spacey pour « L.A. Confidential », Ridley Scott et Joaquin Phoenix pour « Gladiator » ou encore Ron Howard pour « Un homme d’exception ». Retour sur une carrière riche débutée à l’autre bout du monde.
Né le 7 avril 1964 à Wellington en Nouvelle-Zélande, le jeune Russell Crowe était dès son plus jeune âge familiarisé avec les plateaux de tournage sur lesquels ses parents travaillent comme cuisiniers. Il a seulement 4 ans lorsque sa famille émigre en Australie pour raisons professionnelles, ses parents suivant les producteurs dans leurs projets. Il fait ensuite ses premiers pas derrière la caméra grâce à la série « Spyforce », devenant une vedette à seulement 6 ans. Malgré cette expérience, son amour du cinéma ne lui viendra que plus tard ; il va se détourner de cette jeune carrière qui s’offre à lui pour mener une enfance tranquille comme tous les enfants de son âge.
Il reste alors éloigné des tournages pendant une bonne dizaine d’années, marquée notamment par un retour dans son pays natal. Mais au sortir de l’adolescence, l’appel de la caméra se fait entendre, il quitte donc ses études afin de poursuivre son ambition de devenir un acteur. Pour ce faire, il traverse à nouveau la mer de Tasman qui le sépare de l’Australie et de sa carrière.
Il participe dans un premier temps à quelques séries télévisées de bonnes factures comme « Neighbours » ou « Living with the Law » avant de se diriger tout naturellement vers le grand écran. Et c’est une réussite puisque pour ses deux premiers films « The Crossing », et « Romper Stomper » il connaît un succès immédiat en Océanie et est nominé à deux reprises à l’Australian Film Award du meilleur acteur. Dans le premier, il incarne un homme tombant amoureux de la femme de son meilleur ami tandis que dans le second, il livre une prestation de haut vol dans la peau d’un skinhead néo-nazi d’une froideur effrayante. C’est d’ailleurs pour ce dernier, dont l’histoire est semblable à celle du cultissime « American History X » sorti quelques années plus tard, qu’il fut récompensé.
Il est ensuite repéré par Sharon Stone après que celle-ci ai visionné le drame Proof dans lequel il donne la réplique à Hugo Weaving (« Matrix », « Le Seigneur des anneaux »). Il s’envole ainsi pour les Etats-Unis où une grande carrière l’attend, cette dernière cherche un partenaire pour le western « Mort ou vif » (1994) et réussi à convaincre son réalisateur Sam Raimi de lui offrir un rôle aux côtés du chevronné Gene Hackman et du jeune prodige LeonardoDi Caprio.
Sa prestation remarquée est le point de départ d’une fructueuse carrière hollywoodienne durant laquelle il côtoiera les plus grands metteurs en scène et acteurs de renom. Il est à l’affiche de trois long-métrages dans des genres variés en 1995 : le policier « FBI, un homme à abattre » suivi du thriller de science-fiction « Programmé pour tuer » avec Denzel Washington et enfin la comédie dramatique « Miss Shumway jette un sort ».
Mais le film qui va le propulser définitivement sur le devant de la scène sort deux ans plus tard : Avec le polar vintage « L.A. Confidentiel » adapté du roman éponyme de James Ellroy, le réalisateur Curtis Hanson nous livre un véritable chef d’œuvre du 7ème art et une des meilleures adaptations des vingt-cinq dernières années. Dans la cité des anges des années 50, ce film suit les traces de trois inspecteurs aux styles radicalement opposés parmi lesquels l’officier Wendell « Bud » White, une brute pas si bête que ça incarnée par ce cher Russell Crowe, qui vont être amenés à coopérer pour démêler les fils d’une histoire plus compliquée qu’il n’y paraît.
S’il s’en sort finalement avec les honneurs, c’est en grande partie grâce à l’excellente prestation de Russell Crowe qui incarne l’ancien général Maximus devenu esclave et prêt à tout pour se venger de l’empereur Commode (Joaquin Phoenix) qui a ordonné le massacre de sa famille. Totalement investi dans son personnage, il livre une prestation magnifique dans un film qui l’est tout autant. Un rôle qui lui a ouvert les portes de la gloire.
Grâce à cette brillante performance, il gagne le respect de ses pairs matérialisé par l’Oscar du meilleur acteur reçu en 2001, une première pour un acteur originaire de Nouvelle-Zélande, alors que « Gladiator » est sacré meilleur film et marque le début d’une fructueuse collaboration avec le réalisateur britannique.
Dorénavant, les propositions de rôle abondent mais il se révèle dès lors très pointilleux dans ses choix. En 2000, il interprète un expert en prise d’otage dans le thriller d’action « L’Echange » aux côtés de Meg Ryan, qui était sa compagne à l’époque. L’année suivante, c’est un autre film marquant de sa filmographie qui se profile à l’horizon…
Sous la houlette du talentueux Ron Howard, il montre une toute autre facette de son jeu d’acteur dans le touchant « Un homme d’exception » où il incarne le mathématicien de génie John Forbes Nash atteint de tendances paranoïaques à cause de son intelligence hors norme et de ses responsabilités. Loin des interprétations toutes en puissance auquel il nous avait habitué jusqu’ici, il livre une prestation toute en subtilité mais au combien convaincante dans la peau d’un schizophrène.
Cette décennie est faste pour l’acteur, enchaînant les rôles de bonne facture dans des styles très variés. C’est ainsi qu’en 2003, il joue sous la direction du réalisateur australien Peter Weir (« Le Cercle des poètes disparus », etc.) pour le film d’aventure « Master and Commander : De l’autre côté du monde », une fresque épique filmée de façon quasi-documentaire sur la vie à bord d’un bateau lors des guerres napoléoniennes du XIXe siècle.
L’année 2005 est marquée par ses retrouvailles avec Ron Howard pour le drame autobiographique « De l’ombre à la lumière » où son incarnation du boxeur Jim Braddock, qui fait face avec toute sa rage à la Grande Dépression qui frappe les Etats-Unis des années 30, lui vaut les louanges de la presse et du public, réitérant le succès critique de leur précédente collaboration.
S’en suit une impressionnante série de quatre long-métrages sous la direction de Ridley Scott entre 2006 et 2010 (entrecoupés d’autres projet), Russel Crowe devenant en quelque sorte l’acteur fétiche du réalisateur :
Evidemment il ne tourne pas que pour Ridley Scott durant cette période puisqu’il est à l’affiche du remake de « 3h10 pour Yuma » réalisé par James Mangold (« Walk the Line », « Logan », etc.) en 2007, dans ce western ultra-maîtrisé il partage l’affiche avec une des stars du moment, le britannique Christian Bale. En 2009, il met son charisme au service de Kevin Macdonald pour le thriller « Jeux de pouvoir » adapté de la série éponyme diffusée sur la BBC, donnant la réplique à Ben Affleck.
La nouvelle décennie sera marquée par une certaine diversification, avec des résultats plus ou moins probants, mais surtout par ses premiers pas en tant que metteur en scène. Tout commence d’ailleurs sous les meilleurs auspices : en avril 2010 il a l’immense honneur de se voir attribué une étoile sur le célèbre Walk of Fame d’Hollywood.
La même année, il tient le rôle principal dans « Les trois prochains jours » qui n’est autre que la version américaine du thriller « Pour elle » sorti en France en 2008. Dans ce film où il tente par tous les moyens de faire évader sa femme innocente (Elizabeth Banks) de prison, il reprend le rôle tenu à l’époque par Vincent Lindon.
Il s’essaye par la suite à un genre auquel il ne nous avait jamais habitué auparavant avec la comédie musicale inspirée de l’œuvre de Victor Hugo, « Les Misérables » (2012). Aux côtés de Hugh Jackman et d’Anne Hathaway, il pousse la chansonnette sous les traits de l’inspecteur Javert. Bien que le film soit un succès commercial, sa performance ne restera pas dans les annales, il avouera n’avoir pas assez préparé son rôle.
En 2013, il est au casting du polar « Broken City » avec les stars Mark Wahlberg et Catherine Zeta-Jones mais le succès autant critique que commercial n’est pas au rendez-vous. Au même moment, il prête ses traits au père biologique de Superman, Jor-El dans « Man of Steel » de Zack Snyder, il succède ainsi à l’immense Marlon Brando qui tenait ce rôle dans le film de 1978.
Il prend part à deux projets ambitieux l’année suivante mais la sauce ne prend pas pour autant : Il est à l’affiche de la romance fantastique « Un amour d’hiver » portée par Colin Farrell mais le flop est total. Il collabore ensuite avec le célèbre réalisateur Darren Aronofsky (« Requiem for a Dream », « Black Swan », etc.) pour la fresque biblique « Noé » dans laquelle il retrouve Jennifer Connelly, qui était déjà sa partenaire à l’écran dans « Un homme d’exception », malgré son budget colossal, le film divise la critique, le déluge de louanges espéré ne se produit pas.
Il s’essaye ensuite à la réalisation avec la fresque historique « La Promesse d’une vie ». Un film racontant l’histoire d’un fermier, qu’il interprète lui-même, à la recherche de ses fils disparus durant la Première Guerre mondiale, lors de la bataille des Dardanelles. Malgré ses bonnes intentions le film ne parvient pas à trouver son public.
Si la décennie actuelle est en dent de scie, le dernier film auquel il a pris part est un succès, il incarne l’un des deux anti-héros de « The Nice Guys », comédie policière écrite et réalisée par Shane Black (« L’Arme fatale », etc.). Son duo avec le ténébreux Ryan Gosling est assez convaincant pour deux acteurs à contre-emploi.
En 2017, Russell Crowe joue le célèbre Docteur Jekyll face à Tom Cruise dans « La Momie », le début d’un univers étendu sur les célèbres monstres du studios Universal qui devait aussi voir Johnny Depp en homme invisible. Malheureusement le projet est très vite enterré vu le flop du film au Box-Office mondial.
L’acteur fétiche de Ridley Scott se lance ensuite sur le petit écran avec la mini-série « The Loudest Voice ». Russell Crowe prend ainsi beaucoup de poids pour entrer dans la peau du célèbre Roger Ailes, directeur de Fox News au cœur d’un célèbre scandale sexuel également traité dans le très bon « Scandale » de Jay Roach.
Dans ce personnage nébuleux, l’interprète du Général Maximus décroche son second Golden Globe après celui remporté pour « Un Homme d’Exception ».
On le retrouve en 2019 dans deux productions très mineurs dans lequel il tente tant bien que mal de tirer son épingle du jeu. La première « True History of the Kelly Gang » est une adaptation du roman de Peter Carey (lauréat du prix Booker) ; c’est une autre vision du légendaire Ned Kelly, célèbre hors-la-loi australien du 19e siècle en guerre contre l’oppresseur colonial anglais. Le comédien campe le rôle du célèbre bandit joué par George MacKay.
La seconde est « Enragé », dans laquelle notre gladiateur troque son cheval et son armure contre un gros pick-up et une rage explosive. Un thriller simple mais terriblement efficace soutenu par l’excellente bande-son de David Buckley et dans lequel Russell Crowe tente d’assouvir une quête vengeresse contre une pauvre malheureuse et son fils.
Malgré plusieurs années difficiles et plusieurs échecs critiques, Russell Crowe ne manque pas de travail puisqu’il est actuellement sur 6 projets dont le très attendu quatrième volet des aventures du Dieu d’Asgard dans « Thor: Love and Thunder ».
Avec sa riche carrière, Russell Crowe est le genre d’acteur qui ne laisse personne indifférent. Si ses détracteurs résument parfois le bonhomme à une brute épaisse, d’autres sont charmés par son aura mystique. Il est parvenu à conquérir Hollywood à force d’abnégation car c’est dans cette recherche permanente de la perfection qu’il excelle. Son exigence ainsi que sa détermination sans faille font de lui une valeur sûre.
Si le sommet de sa carrière est maintenant derrière lui, il faut dire qu’il est difficile de réitérer des performances aussi iconiques que celles qui lui ont permis d’être considéré comme un des plus grands acteurs de son temps, il reste un acteur d’exception. Ses nombreuses collaborations avec Ridley Scott ont marqué de leurs empreintes l’histoire du cinéma et une nouvelle collaboration avec ce dernier en réjouirait plus d’un. Rien de prévu pour le moment mais il sera prochainement à l’affiche du drame « Boy Erased » de Joel Edgerton.
« Force et honneur ! »
Damien Monami – 11 avril 2018 – Mise à jour Julien Legrand – Le 7 avril 2021
– Sources :
http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=20966.html
http://www.abusdecine.com/portrait/crowe-russell
http://www.premiere.fr/Star/Russell-Crowe
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=24944.html
http://www.psychoweb.fr/divers/cinepsy/413-un-homme-d-exception.html
En 2016, le roi du buddy movie, Shane Black, revenait avec une comédie policière porté par le duo Crowe – Gosling au coeur des seventies de la cité des anges.
Ridley Scott montre les Crowe. Gladiator Ridley Scott grand réalisateur de la fin des années
Très peu de réalisateurs peuvent se targuer d’avoir une aussi belle filmographie que Ridley Scott. Le cinéaste britannique a mis en scène plusieurs des plus grands longs métrages tous genres confondus du Septième Art.
Voici ses 10 meilleurs films.
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